mercredi 28 mars 2012

Graven : Perished And Forgotten






Si il y avait, quelque part dans le monde, une école, une université ou un Iut ou on pourrait faire une formation sur le Black Metal, je militerais sans concessions pour que le groupe Graven soit titulaire d'au moins une heure de TD sur l'UE 401 : "Analyse et histoire du Trve Black Metal".

Oui, il n'y a rien à dire, les deux allemands savent envoyer le bois. Actif depuis 1995, il y aura quand même fallu sept ans au groupe pour sortir son premier album, après pas mal de démos, de splits,...
Puis, les membres accoucheront d'un deuxième opus, lui aussi de très bon niveau, intitulé "The Shadows Eternal Call". Il est également bon de noter, que Vargsang (titulaire en chef du projet du même nom) est ancien membre qui a quitté Graven.

En général, et dans ma vie on m'a plus souvent cité "The shadows eternal call" comme référence ultime du projet teutonique, ceci dit, certainement par nostalgie, souvenirs personnels ou autres simagrées qui font de nous, êtres humains, ce que nous sommes, j'ai toujours préféré ce premier opus.

Alors, à quoi s'attendre en insérant la galette dans le lecteur ? Déjà, la pochette est tout à fait explicite : Ça sent fort le gros true-black bien des familles. Darkthrone en tête puis Mayhem, Satyricon, Immortal...
Il est fréquent de voir Graven affiliée à la scène dite du "Darkthrone-like", d'ailleurs le groupe en est un des piliers, au même titres que Craft, ou Pest...

Sauf que voilà, certains groupes de Darkthrone-like sont particulièrement mauvais, et cette étiquette n'est pas forcément gage de qualité, c'est pourquoi je place personnellement Graven dans une optique de Black Metal régressif, couillu, sombre, rentre dedans, mais surtout, terriblement misanthrope.
Ce que se doit d'être le Black, au sens "pur" et sans ramifications du terme, finalement.

La production s'inspire donc de Darkthrone, avec cette voix, empreinte de noirceur et de réverbération, cette guitare saturée à l'extrême et rappelant les classiques "A Blaze in the northern sky" et "Under a funeral moon", mais pas que. En témoigne cette batterie triggée, "propre" et puissante, qui offre à l'album un rendu vraiment mécanique pour ce qui est de la rythmique, certes monotone, mais respectant les phrases rythmiques coutumières de ce style.
On rajoutera quelques notes de claviers fantomatiques (sur "Nightwinds lead my sword", entre autres...)

Alors évidemment, il y a ici du "riff qui tue" au kilomètre (condition absolue, selon moi, de l'excellence dans le True-black), chaque titre possède son moment qui avoine, depuis l'excellent riff du "Prologue / Whispering Fields", repris d'ailleurs dans le titre éponyme qui sert également d'épilogue, jusqu'au démarrage en trombe de "Of darkness, sorrow and hate".

La voix est définitivement un concentré de haine, propre, net, et sans trucage (encore que, quelques effets, déjà cités précédemment...). De même dans les points positifs, la cymbale "china" de la batterie est juste immense. Le gong de l'apocalypse, enregistré ! Un régal sur chaîne hi-fi !

Cet album, plutôt court est donc parmi la crème de la crème du True-Black, avec une puissance et une magie non-contestable, et qui peut véritablement rendre fou, et accroc, si l'on se donne les moyens de rentrer dans cet opus.

Un très bon point, donc, pour Graven et un opus à découvrir pour ceux qui veulent passer un grand moment de Black Metal !
16.5/20


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